« Raconter une histoire de fantôme, c’est accepter d’être hanté. » — Judith “Jack”Halberstam.
Ces créations s’inscrivent dans une dimension spectrale et troublante, car, comme l’a suggéré Halberstam, l’histoire queer demeure marquée par l’occultation, la violence et des affects tels que la honte, la frustration ou la culpabilité. Si certains chercheurs ont commencé à écrire sur l’identité homosexuelle dès les années 1930, ce sont la révolution gay des années 1970 et la crise du VIH dans les années 1980 qui ont vu naître les queer studies, bientôt suivies par les théories queer. Inspiré par cette histoire située, j’ai réalisé trois séries de sculptures numériques — Duality of Power and Sexuality, The Queer Uncanny et Sissy That Walk — qui explorent chacune une thématique spécifique. À partir d’artefacts existants que je recontextualise grâce à des techniques issues des effets spéciaux VFX (modélisation, texturing, éclairage), je façonne des objets qui interrogent les récits historiques dominants. Mon travail s’inspire des fouilles archéologiques pour élaborer des tableaux numériques où mémoire, histoire et invention se confondent : il ne s’agit pas de représenter le passé tel qu’il a été, mais d’en proposer une lecture queer, alternative et critique.